Un nouveau coup de semonces pour les africains”: Revue faite par Camus Donkpègan (Journaliste, Bénin) du livre « Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce ? » de l’auteur Béninois, Roland Holou. Paru dans l’Aube nouvelle (Quotidien béninois d’analyse et d’informations)



Revue faite par Camus Donkpègan (Journaliste, Bénin) du livre « Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce ? » de l’auteur Béninois, Roland Holou.

Paru dans l’Aube nouvelle (Quotidien béninois d’analyse et d’informations, 2008)

Beaucoup de livres se sont déjà posé la question sur le devenir de l’Afrique. Avec les précédents, le ton une fois encore donne à réfléchir et décrit ce que le continent noir est et ce qu’il fait. Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce ? L’interrogation du livre est interpellatrice. Même si l’auteur veut poser ses pas dans ceux de ses dignes prédécesseurs, Henri Dumont, le planteur des idées sur l’Afrique, Axelle Kabou, Paul Hazoumè, Smith, Foirry, Giri, Delville et les autres. Mais Roland Holou ici veut quand même garder sa part d’originalité en évoluant sur des sentiers très peu battus. Il y a dans ce livre une part de sorcellerie. Avouer qu’arriver à en montrer les stigmates sur le développement de l’Afrique résulte d’une vraie observation et de toute une envie de voir le continent expurger une bonne chape de plomb. La sorcellerie et autres pratiques occultes font plus du tort que du bien aux noirs. L’esprit et la lettre de ce livre vont bien dans ce sens. Pour une première fois avec l’évolution du sous-développement et le caractère structurel des maux qui assaillent les pays, « Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce ? » résonne comme un gong qui titille les réactions et dessille les yeux sur des réalités hypocritement consommées jusque là. Entre ses escales avec le train de la Françafrique (danger par endroits), l’irresponsabilité légendaire des dirigeants face à la tentation du denier public, l’éducation déterritorialisée qui reste en retrait par rapport aux besoins réels, la dimension spirituelle du développement est particulièrement appelée.  Cela peut permettre d’exorciser des maux comme la méchanceté.

D’ailleurs, une question surgit au cœur de la réflexion de Roland : « Cette méchanceté est complexe si bien qu’entre le sorcier qui piège son enfant pour son propre plaisir de carnivore et le politicien qui détourne des fonds publics destinés à améliorer les conditions de vie, la confusion est totale »

L’Afrique pleure et s’enfonce selon l’auteur parce qu’elle n’arrive pas à se départir de 30 mauvais comportements qui vont des pesanteurs internes aux exigences internationales actuelles caractérisées par un « moi » assez fort et prononcé des grandes puissances.  Mais ce qui fâche la plume acide de l’auteur, c’est l’indifférence notoire des africains eux-mêmes et l’hypocrisie affichée avec la persistance du malheur.

Une proposition est récurrente, c’est la révolution intellectuelle et le renforcement de l’éducation en Afrique. Et à partir de ce moment apparaît un autre constat original, « le bûching » ou le « par cœur » auquel le système d’apprentissage habitue les apprenants. Les résultats sont presque écœurants : diplômes muets, intellectuels peu productifs, caisse de résonnances des théories extérieures inadaptées.

 

Indépendamment des trivialités qu’il comporte et des lieux-communs qu’il ressasse sur l’inconscience professionnelle des africains, leur caractère tire-au-flanc face à leurs devoirs, il y a lieu de ne plus trop s’interroger après l’avoir lu. Car la réponse est là et surgit d’ailleurs avec facilité.  Même avec une grande dose d’égo et d’orgueil, voyons bien que les lignes de Roland sont une pierre philosophale. A chaque composante de s’en saisir pour régler le problème à son niveau