Interview ORTB de l’auteur Roland Holou: Pourquoi l’Afrique Pleure et S’enfonce: Les Vraies Causes Et Solutions de la Misère Africaine

Photo Credit: Dr. Roland Holou (www.RolandHolou.com).

Photo Credit: Dr. Roland Holou (www.RolandHolou.com).

 

Pourquoi l’Afrique Pleure et S’enfonce: Les Vraies Causes Et Solutions de la Misère Africaine

Interview sur ORTB, 31 March 2008

Journaliste: Godefroy Macaire Chabi

Interviewé: Roland Holou (Troisieme interview de l´auteur sur ORTB)

 

1- Quel est le problème que soulève votre livre ?

L’incapacité des cadres et intellectuels africains à appliquer intelligemment leur connaissance pour sortir le continent noir de la souffrance. En fait, des facteurs influençant le développement de l’Afrique ont été étudiés certes, mais sur le plan mondial, très peu de travaux approfondis se sont penchés sur le nœud du problème africain au travers la mentalité africaine, la procréation, les problèmes spirituels, la politique, le syndicalisme radical, la gestion des ressources naturelles, la fuite des cerveaux, etc. Voyez vous !

 

2- Votre livre rappelle les Henri Dumont, Axelle Kabou, Paul Hazoumè, Smith etc… Est-ce qu’on peut dire que vous avez-vous voulu vous situer dans la même veine qu’eux ?

Je m’inscris définitivement sur la liste de ceux qui pensent qu’il y a espoir pour l’Afrique si et seulement si les Africains changent de mentalité et rehaussent impartialement l’activité intellectuelle au delà de certains intérêts personnels et égoïstes.

Evidement, la réponse à la problématique du développement de l’Afrique n’est pas du tout aisée compte tenu de la complexité du processus de développement. Mais ce qui clair, la plupart des chercheurs avertis s’accordent à reconnaître qu’au-delà des discours et slogans, l’Afrique s’enfonce dans le gouffre. Malgré ses immenses ressources naturelles, l’Afrique est en train de développer son sous développement plus que nous ne pensons qu’elle ne progresse. Il ne faut pas être optimiste a outrance et occulter la réalité.

 

3- Vous faites une analyse pointue des maux qui minent le continent africain. Sur la liste qu’est ce qui vous paraît franchement criard ?

Malgré la complexité des facteurs locaux et internationaux qui affectent le développement du continent noir, le gros lot du problème revient aux Africains eux mêmes. Mais ce qui est pitoyable et regrettable, c’est que les Africains qui arrivent à trouver la solution et qui veulent parler ou agir dans l’intérêt des peuples sont bloqués, coincés par beaucoup de facteurs allant de la famille au sommet de l’Etat en passant par les contraintes internationales, le syndicalisme radical, les opposants de grande carapaces, la sorcellerie, et par dessus tout les mentalités erronées des Africains. En réalité, il y a une mentalité et une méchanceté africaine qui ne permettront jamais et jamais encore le progrès du continent noir ! De plus, nous distribuons ou ramassons beaucoup de diplômes muets en Afrique.

 

4- Quelque part dans ce livre, vous faites remarquer que « il est très grave et dangereux de s’attaquer aux conséquences d’un mal croyant qu’il s’agit des causes ». Qu’est ce que vous aviez eu envie de souligner par là ?

Monsieur Chabi, l’amer constat est que l’Africain ne sait pas pourquoi il est pauvre et ceux qui le réalisent ne veulent pas voir la réalité en face. L’Africain continue non seulement à mettre le tort de sa misère sur les puissances occidentales et les autres mais aussi à croire que son développement dépendrait d’eux comme un comprimé à prescrire à un malade. L’ignorance des problèmes de développement ne peut que disposer les Africains dans des comportements passifs et nuisibles. Tant que les populations africaines ne comprendraient le bien fondé de leur misère et leur part de responsabilité dans sa résolution, on n’irait pas loin.

 

5- Vous insistez sur des points qu’on relève rarement : l’amour du prochain, la sorcellerie, l’éducation la fuite des cerveaux. Quelle est finalement la proposition vedette de votre livre ?

Difficile à résumer en une minute d’interview. Mais ce qui clair, l’Africain a un vrai problème de mentalité négative qui contrarie beaucoup d’actions envers son développement. Les bonnes volontés sont découragées et peu promus pendant que les ennemis de l’Afrique sont aveuglements encouragés. Et pour trouver la solution à la pauvreté de l’Afrique, il faut une révolution des intellectuels africains avertis et un soutien du peuple noir ! D’où l’urgence de redéfinir consensuellement la fonction de l’état et de l’individu en Afrique et bien situer les responsabilités dans la stratégie salvatrice.

 

A propos de Roland A. Y. HOLOU :
Originaire du Bénin, en Afrique de l’ouest, Roland Ahouélété Yaovi HOLOU est ingénieur agronome, spécialiste en aménagement et gestion de l’environnement. Il vit aux Etats-Unis d’Amérique.

 

 

 

Commentaires sur Interview ORTB de l´auteur Roland Holou

Nous avons hérité d’une  liberté lourde d´efforts et d´handicaps

Posté par Musengeshi Kat, samedi 05 avril 2008

J´ai lu les articles et les commentaires qui accompagnent ton livre que j´ai commandé. Et je dois m´avouer que, sans me tromper de beaucoup, ton travail d´analyse est le plus élucidant et le plus profond qui ont été fait jusqu´aujourd´hui sur l´Afrique. Et encore une fois, je souhaite que beaucoup prennent la peine de lire ce livre, il instruit énormément sur la dimension et la profondeur de nos problèmes. Il faut dire que la liberté africaine, son développement ou la réalisation libre et souveraine de ses enfants a une nature particulière. Cela est dû à l´histoire, au caractère sensible et intellectuel propres des africains eux-mêmes, au contexte sociohistorique dans lequel nous devons nous développer, de ce dont nous devons nous affranchir, de nos ennemis culturels et économiques, de nos erreurs passés et présent…etc. Et je me demande souvent si les africains, au lieu de mettre leurs rêves et leurs attentes devant leurs visages et de marcher aveuglement devant eux, si ces africains prenaient, contrairement au passé, à s´instruire sur la diversité et la priorité des problèmes et des problématiques que suscitent leur légitimes ambitions au bien être.
Pourquoi nous donnons-nous la peine, et ici je remercie vivement tous les internautes et bloggeurs qui s´y sont adonnés, de critiquer, d´éplucher, de réfléchir, d´analyser ou d´attirer l´attention de nos confrères africains autant que de nos amis occidentaux sur notre démarche ? Mais parce qu´elle est, de par sa nature historique et culturelle, particulière. Plus nous saurons, plus nous connaissons notre problématique, mieux pouvons-nous y remédier. Certes, ce n´est pas tout le monde qui sait maîtriser la dialectique de développement ou comprendre la complexité de l´antagonisme économique international actuel souvent inversé et trompeur dans toute sa teneur et ses turbulences; mais sans cet effort, comment peut-on croire résoudre au mieux les problèmes en évitant de retomber dans des pièges ou des erreurs passés ?
C´est pourquoi je salue ce livre, quoique sachant que beaucoup ne le comprendront pas ou même feront comme le font 80% du globe, et c´est dire suivre ou attendre que les courageux leur montrent le chemin ou débroussaillent pour eux; lire, comprendre et agir en conséquence rend énormément sûr de soi et averti. Et en Afrique où la connaissance était encore vacillante, être informé et savoir réfléchir avec des paramètres élagués d´illumination et de cécité, c´est faire faire à ce continent un grand pas en avant. J´espère vivement que nous arriverons ainsi rapidement à nos buts qui sont la relève et le développement de notre précieuse Afrique. D´une Afrique qui, autant dans le sang, les larmes que les cris douloureux de ses meilleurs enfants siècles par siècles dispersés de par le monde et privés de droits et de libertés élémentaires, cette Afrique a aujourd´hui le droit d´aspirer légitimement à donner à ses enfants autre chose que la misère et la pauvreté. Et dans ce sens, merci, cher ami d´avoir écrit ce livre. De la part de tous ceux qui veulent savoir et comprendre; mais aussi de ceux qui se préparent chaque jour au changement des choses. Notre liberté, nous le savons tous, est à ce prix que nous acceptons non seulement l´effort soutenu qu´il exige, mais aussi l´esprit aiguisé et fin auquel sa passion et son culte nous oblige.

Musengeshi Katata
“Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu”

 

 

  • Culture africaine : culture condamnée à retrouver son sens de l’histoire

  • Posté par Shaka Bantou, dimanche 06 avril 2008
  • Nous saluons ce livre, autant que tant d´autres qui se sont réellement donnés la peine de faire le travail qui par le passé n´avait pas été fait pour permettre à la raison et à la critique africaine d´évoluer rapidement. Tant est que, du fait que cette culture noire a été chahutée et préjudiciée depuis le 8ième siècle jusqu´à la fin de l´esclavage au début du 19ième siècle. Ainsi peut-on dire que ce qui a principalement manqué à l´Afrique, ce sont les mécanismes culturels de défense et d´accumulations de moyens et instruments de développement. Et aujourd´hui, l´Afrique a-t-elle compris et guéri son handicap ? Elle est encore, avouons-le, à la recherche de sa personnalité sociohistorique lui permettant de vaincre ses faiblesses et ses manquements pour réaliser un équilibre positif de réalisation. Et c´est bien là que notre débat prend racine et développe ses raisons profondes, parce que la plupart des africains ne savent ni discuter, ni même articuler ou énoncer les véritables problèmes de leurs sociétés. Cela est dû au fait qu´ils ont, pendant d´interminables siècles comme on le sait, été abusés, trompés, dévoyés, privés de cultiver librement leurs identités et les stratégies attenantes à leurs existences. Et aujourd´hui, beaucoup croient d´une part qu il s´agit de vivre ou de se laisser gérer par la dialectique existentielle occidentale; or, celle-ci n´est ni la leur, ni celle qui définit et garantit leur développement. Bien au contraire, et malgré les fausses apparences, elle ne conduit qu´à une illusion qui enferme les africains à l´impasse de la chosification. Parce qu´en réalité on veut, comme hier, les employer eux et leurs matières premières pour nourrir et abonder l´hégémonie culturelle et économique occidentale.
    Maintenant, sortir de cette situation, c´est former une conscience dont la discussion empêchée ou interdite hier se livre à de meilleurs efforts d´objectivisation. Pourquoi diraient ceux qui ne savent pas ce que cela signifie, et parce que pour eux les carottes seraient cuites pour eux par la culture occidentale dominante actuellement. Mais parce que chaque culture a une personnalité propre, tout simplement. Et parce que toute inféodation détruit l´âme profonde d´une culture autant qu´elle transformes ses membres en fantômes culturels déracinés et sans orientation propre.
    C´est pourquoi, pour toutes ces raisons, nous enjoignons les africains à faire un plus grand effort de participation à l´acquisition et à la réalisation d´une conscience existentielle permettant de retrouver et de guérir le passé, de mieux orienter et motiver le présent, autant qu´on pourra ainsi mieux se préparer à assumer les obligations du futur dans un monde aux exigences complexes.
    Beaucoup d´africains ont compris les nécessités de cette démarche intellectuelle et culturelle; hélas, d´autres pas. C´est dans la nature des choses et de la répartition intellectuelle dans la moyenne sociale d´une culture ou d´une société. Cependant que ceux dont l´Afrique a présentement urgemment besoin, ce sont justement ceux qui peuvent ou sont capables d´un tel effort rationnel. Parce que leurs meilleurs efforts ouvrent sur des possibilités et des moyens permettant aux faibles, aux ignorants, aux incapables, aux simples d´esprit, aux suivistes sans courage et sans imagination…de subsister !
    Remerciement, donc à l´auteur de ce livre. Et même si il soit particulièrement douloureux que ce livre ne soit que sporadiquement lu en Afrique, il existe. C´est déjà beaucoup. Mais à l´avenir, il faudra résoudre ce problème de publication à l´étranger: une culture quine sait pas ouvertement énoncer ses critiques ou ses meilleures idées à domicile perd à la longue un précieux capital de crédibilité et d´objectivité. Car ceux qui ont besoin de ces publications faites à l´étranger n´y ont pas accès sur le terrain national. Cela donne toujours l´impression que la vérité, que toute véritable objectivité vient de l´étranger. Ce qui est faux, naturellement. Mais cette impression peut rendre aliéné par confusion, ou même provoquer un rejet indésirable. Il est donc nécessaire que des éditeurs africains y pensent et prennent leurs responsabilités en mains.
  • Shaka Bantou, j´ai dit ! 

 

  • Absolument exact

  • Posté par Musengeshi Kat, dimanche 06 avril 2008
  • Une culture qui n´arrive pas à dialoguer et débattre ouvertement dans ses propres murs pour trouver les meilleurs voies et solutions à ses problèmes, c´est une qui porte un préjudice grandissant à l´intelligence et au jugement objectif de tous ses membres. Et on se demande alors si c´est une culture d´occupation, une de négation, ou si le discours sociohistorique que tient une telle culture tronquée de son intellectualité n´est rien d´autre qu´un brouillon emprunté et sans réel esprit national. C´est cela, le drame douloureux de l´Afrique qui n´arrive pas à comprendre que les moyens de développement commencent par l´ouverture et la propagation de l´intelligence et de l´objectivité rationnelle que ses enfants développent face aux problèmes qui les occupent. Cette carence doit absolument être réparée, ou sinon, l´Afrique ne sortira pas d´un cercle vicieux qui l´empêche de voir les choses comme elles sont d´une part, et de l´autre, de mettre en valeur l´intellectualité de ses meilleurs penseurs.
    Il est tout autant clair que si l´Afrique continue à perdre ses universitaires et ses cadres hauts instruits ou créatifs; cette Afrique pêche à son propre avenir. Et on aura bon jouer les copieurs et les imitateurs, les carences au développement ne feront que s´accentuer; mais n´est-ce pas l´état léthargique ou stagnant que l´Afrique connaît en ce moment ? Mais bien sûr ! Et autant ceux qui criaient joyeusement à la renaissance africaine que ceux qui par leurs gestions bancales et corrompues n´arrivaient pas à employer leurs propres intellectuels et ingénieurs pour changer les choses au mieux; tout ce beau monde-là niait ouvertement le premier facteur décisif du développement. Il faut en effet savoir ce qu´on veut: ou jouer faussement un jeu qui ne menait nulle part, ou accepter qu´on ne comprenait rien aux véritables conditions du développement. Car il n´y a aucune culture qui se développe lorsque son esprit ou son intelligence la plus aiguisée…se développe à l´étranger !Musengeshi Katata
    “Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu”

 

Posté par Le Troll, lundi 07 avril 2008

  • Bonjour Musengeshi,
    Il semble toujours que ce soit aux intellectuels qu’incombe le fait de sortir le peuple de la misère. Mais ces intellectuels ne s’adressent qu’a d’autres intellectuels (qui bien souvent se complaisent dans leurs savoirs sans se préoccuper d’autre chose que du bon mot ou de la belle phrase qui viendra faire reluire leurs cartes de visites), pensent-ils arriver à sortir le peuple de sa misère sans son concours?
    Vous le dite vous même qui lira et de plus qui comprendra?
    Le changement ne se fera qu’avec une révolution, je ne parle pas de combat, mais d’une révolution dans la manière dont on doit apprendre et faire apprendre pour que le peuple ait cette nourriture socio-culturel qui lui permettrait de sortir de sa condition.
    Une autre chose, et vous le soulevez aussi ce problème ici, l’Afrique doit-elle copier l’Europe, les Etats-unis, n’a-t-elle pas sa propre identité à avoir dans le développement industriel, n’at-elle pas à s’imposer à sa façon, à sa vitesse?
    L’erreur serait de croire que l’Europe ou les Etats-Unis, la Chine sont dans le vrai. Il faudrait une autre identité socio-culturel-industrielle et je crois et j’en suis même sur que l’Afrique peut et doit être celle-la.A vous lire tous deux.
    Amitiés, Le Troll.

 

 

  • Une Afrique africaine pour de vrais africains

  • Posté par Musengeshi Kat, lundi 07 avril 2008
  • Je te remercie, ami Letroll. Ton commentaire est judicieux et généreusement intéressé. Notre grand problème du moment, tu l´as compris: celui de renaître des cendres de l´esclavage et de la colonisation un africain qui soit digne de ses valeurs autant qu´il apporterait au monde sa profonde vérité. Mais voilà, ce n´est pas facile car nos repères culturels ont été abattus, et la culture occidentale qui nous a dominé pendant des siècles ne procrée que des suivistes ou des aliénés. C´est pourquoi j´ai toujours dit que l´intellectuel africain devait sortir de la Matrice du maître. Beaucoup croient qu´avec les méthodes et les paramètres occidentaux, on peut arriver malgré tout, malgré la francafrique, à des résultats. J´en doute. Et je ne parle pas de la science ou de la technique, mais bien de l´esprit culturel dominant d´une démarche sociohistorique. Nous ne pouvons, comme les occidentaux, faire l´esclavage ou opprimer des cultures entières pendant des siècles tout en prétendant défendre la démocratie et la liberté. Notre sort, notre philosophie sociale est toute autre. Et c´est dans la redécouverte de celle-ci que nous devons chercher la force de nous sortir de nos déboires et de vaincre nos faiblesses. Mais par-dessus tout nous devons nous décider à payer le prix de notre liberté et de notre réalisation et ne pas nous en cacher ou la mettre sur le dos de tiers. Cela signifie, bien entendu que nous ayons la sincérité de juger et de peser de nos forces et de nos avantages, et que nous nous attelons, aussi rapidement que possible, à réparer nos erreurs et nos manquements. La liberté a son prix pour tout peuple, pour toute race selon son sens de l´histoire et celles de ses valeurs les plus chères; et dans le contexte mondial actuel, son prix et sa facture sont d´une valeur particulière. C´est cela notre sort: celui d´avoir autant d´amis jurant tous d´un humanisme bancal et sournois. Et pendant qu´ils nous étouffaient et assassinaient nos femmes et nos enfants et nous privaient d´avenir, nous ne devons ni désespérer, ni nous abandonner à leurs faussetés. C´est l´Afrique toute crachée. Mais de cela nous en sommes conscients. Maintenant il ne nous reste plus qu´à réagir efficacement pour protéger nos cultures et les nôtres. Car chaque jour qui passe sans soulager leurs souffrances, sans apporter solution à leurs problèmes ne nous enfonce que plus profondément dans le désastre. Nous ne pouvons pas indéfiniment vivre de l´aumône et de la mendicité, ou servir de cobaye au monde entier. Trop, c´est trop; nous aussi nous avons une fierté humaine à défendre et à épanouir. Avec ma sincère amitié.
    Musengeshi Katata
    “Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu”
  • Source: http://realisance.afrikblog.com/archives/2008/03/31/8556858.html

Pourquoi l’Afrique Pleure Et S’enfonce-t-elle ? Les Vraies Causes Et Solutions De La Misère Africaine

Photo Credit: Dr. Roland Holou (www.RolandHolou.com).

1- ”La situation que vit l’Afrique est un problème d’inadaptation des modèles et idéologies contemporaines dominantes au contexte sociohistorique propre du continent ou est-ce plutôt ailleurs qu’il faut chercher les vraies raisons des échecs” ? Selon vous quelles sont les sources réelles (externes et internes) de la misère en Afrique ?

La réponse aux questions de développement n’est pas aisée compte tenu des multiples facteurs à intégrer dans le processus. Mais la succession et la diversité des échecs enregistrés sur le continent noir donnent raison à chercher les vraies causes de la misère africaine en dehors de la version classique jusque-là acceptée. En fait, le fonds du problème est que les cadres et intellectuels africains sont incapables d’appliquer intelligemment leur connaissance pour sortir le continent noir de la souffrance. Mais ce qui est pitoyable et regrettable c’est que les Africains qui arrivent à trouver la solution et qui veulent parler ou agir dans l’intérêt des peuples sont bloqués par beaucoup de facteurs allant de la famille jusqu’au sommet de l’Etat en passant par les contraintes internationales, le syndicalisme radical, les opposants, la sorcellerie, et par-dessus tout, les mentalités erronées des Africains.

2- Selon vous pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce-t-elle ? L´Afrique se refuse-t-elle, ou tarde-elle à payer le prix imaginaire et réel de l´avenir de ses propres enfants ? Ou les forces occultes qui l´entravent et la menacent sont plus fortes que la volonté de ce continent ?

La question est complexe mais je la résume ainsi :

1. Au lieu de voir leurs problèmes en face, les Africains continuent à accuser les autres ;

2. Beaucoup d’Africains ont peur de réfléchir ou ne veulent pas réfléchir;

3. Beaucoup ont peur de parler ou ne veulent ou ne peuvent pas le faire ;

4. Beaucoup ont peur d’agir ou ne veulent pas le faire;

5. Beaucoup de dirigeants sont des tarés et ou ne veulent pas apprendre;

6. Beaucoup ont la connaissance mais ne veulent ou ne peuvent pas l’appliquer;

7. Beaucoup de religieux sont tellement accrochés à des visions étriquées au point où ils ont oublié la politique ;

8. Beaucoup de politiciens sont peu techniques ;

9. Beaucoup de techniciens ne veulent pas se mêler à la politique ;

10. Quand les dictateurs vont au pouvoir, ils font ce qu’ils veulent ;

11. Quand les politiciens sont au pouvoir ils écoutent peu les techniciens ;

12. Quand les techniciens prennent le pouvoir, ils agissent tout comme si tout était technique ;

13. Il y a un syndicalisme radical et une opposition politique qui tue l’Afrique ;

14. Beaucoup de compétences sont bafouées ;

15. Quand on sent que quelqu’un veut devenir quelque chose, on l’Elimine !

16. Ainsi, l’Afrique élimine ou rejette facilement ses bras valides ;

17. Les cerveaux sont peu promus et peu écoutés ;

18. Beaucoup ne veulent contribuer au succès des actions n’allant qu’à leur crédit ;

19. En réalité, il y a une mentalité et une méchanceté africaine qui ne permettront jamais et jamais encore le décollage et le progrès du continent noir ;

20. Beaucoup de compétents bras valides pouvant faire la différence chôment à la maison au profit des fainéants promus par leurs proches à des postes très importants et sensibles ;

21. Les diplômes ne sont toujours pas le symbole d’une dose de connaissance pouvant enclencher le développement ;

22. Les causes classiques du sous-développement de l’Afrique ont toujours ignoré la vraie dimension spirituelle du problème telle que la sorcellerie, etc.  ;

23. Malheureusement, alors que les problèmes déjà existants n’ont pas encore été résolus, la procréation anarchique en Afrique multiplie la misère et les autres problèmes de sous-développement à des vitesses effroyables ;

24. Dans cette galère, beaucoup de cerveaux fuient l’Afrique au profit de l’étranger.

25. Et par-dessus tout, les puissances étrangères maintiennent tactiquement l’Afrique dans la misère, etc.

3- Peut-on se développer, selon vous, en négligeant ou en se refusant à produire les moyens et les instruments de développement ? Quel est d´après vous le rapport qu´il y a entre l´Afrique et ses élites, et pouvez-vous nous dire si ceux-ci remplissent valablement leurs devoirs ?

Pour sortir du sous-développement, la première ressource à valoriser c’est l’Homme. Mais l’amère vérité est que les cadres africains ont vachement failli dans leur mission, et beaucoup d’entre eux continuent à plonger le continent noir dans le mauvais sens, plus que ne le font les puissances étrangères qui veulent à tout prix profiter de leur pauvreté pour demeurer en avance ! Ces puissances étrangères intoxiquent, anéantissent et cherchent à contrôler l’Afrique certes, mais la réalité est que certains cadres africains ont livré et continuent à livrer leur continent. Chacun semble s’accrocher à la résolution de ses problèmes personnels, à la défense des intérêts de son parti, à la recherche d’un travail pour la survie, etc., sans en réalité se soucier du problème du développement des nations d’un point de vue plus large et noble. Cela ne veut pas dire que tous les Africains ne font rien pour se développer car, depuis l’ère de l’esclavage, du colonialisme, jusqu’à nos jours, certains intellectuels africains cogitent mais n’ont pas encore trouvé la solution définitive à cette misère. Et le chemin semble encore long, très long d’ailleurs!

4- Réné Dumont disait dans les années 60, que l’Afrique noire était mal partie. Nous sommes en 2008 aujourd’hui quel est l’état du continent Africain ? Et comment, d´après vous, on peut changer les choses au mieux ?

Non seulement l’Afrique était mal partie, mais surtout elle n’est jamais arrivée et ses intellectuels ne savent pas là où ils la drainent. Pendant quatre siècles, l’esclavage avait vidé l’Afrique de ses ressources humaines certes ; les colons ont volé ses richesses naturelles pendant des siècles certes, de nos jours, on l’enferme sans fondement dans des dettes à payer sur des millénaires certes ; de nouvelles variétés de domination et d’exploitation continuent leur cour certes ; mais le gros lot du problème et de la solution à la misère africaine reviennent aux Africains eux-mêmes. Ce ne sont pas les Occidentaux qui viendront relever leur continent car, ils n’ont pas un grand intérêt à faire cela. Ainsi, pour trouver la solution durable à cette misère africaine, il faut une révolution des intellectuels africains avertis et un soutien du peuple noir ! Cela inclura beaucoup de reformes tels qu’à l’endroit des systèmes éducatifs, des régimes politiques, des recrutements, de la recherche scientifique, de la créativité, de la démographie, de la promotion des compétences, de la lutte contre les sorciers et les mentalités, etc.

En particulier, tant qu’on continuera à saccager la formation des jeunes africains et à promouvoir la médiocrité et l’incompétence, le décollage du continent noir ne serait pas pour demain; car la jeunesse africaine ne pourra pas relever les défis qui l’attendent si, durant sa formation, elle vivote dans des systèmes éducatifs dominés par le bûching avant de se jeter dans la pagaille organisée par les vieux et la magouille diplomatique des puissances extérieures.

5- Dans votre livre, vous dites, je cite: ”Beaucoup d’Africains ont peur de réfléchir ou ne veulent pas réfléchir ; beaucoup ont peur d’agir ou ne veulent pas agir; beaucoup ont la connaissance mais ne veulent ou ne peuvent pas appliquer leur savoir” Est-ce de l’Afro pessimisme; de l’autoflagellation ? Comment peut-on sortir de ce cercle vicieux ?

Il ne faut pas être optimiste à outrance et occulter la réalité. La vérité est que pendant que beaucoup de cadres africains sont bloqués, d’autres sont ignorants et animés de mauvaise volonté. Cet état de choses a conditionné les cerveaux et a disposé inconsciemment beaucoup d’Africains dans des comportements passifs et nuisibles à l’essor de leur continent. En fait, les maux minant l’essor de l’Afrique sont en grande partie déjà connus certes, mais toutes les couches responsables ne partagent pas le minimum de convictions pouvant aider à avoir une action concertée et unique vers le développement. Les populations africaines ont donc besoin d’être bien renseignées sur les causes profondes de leur sous-développement car, la clarification et la compréhension des responsabilités de chacun détermineront l’intensité des participations individuelle et collective à la résolution globale des maux qui ravagent le continent.

6- Vous dites et je cite: ”Non seulement la polygamie et la gestion du sexe paraissent une des causes du sous-développement de l’Afrique, mais aussi elles constituent une vraie culture de la misère africaine” quand nous faisons le parallèle avec les pays occidentaux, pourquoi pensez-vous que les repères en Afrique devraient être uniformes à ceux de l’Occident ? Ne croyez-vous pas qu’il faut ajouter à cette question le phénomène de l’ignorance (surtout des femmes) mais aussi celui du manque de perspectives professionnelles et d´emploi ?

Mon livre ne vise pas à comparer les nations africaines aux autres, et ne se veut non plus un bouc émissaire dans la tuerie qui se trame contre les pays africains qui luttent déjà pour leur émergence. Mais sur le plan démographique, la vitesse d’apparition au monde des individus en Afrique dépasse les potentialités d’encadrement et de suivi durable que leur milieu et leurs parents leur offrent.

Evidemment, l’ignorance, l’inconscience, l’irresponsabilité, les réalités culturelles et l’absence de lois par rapport à la fertilité et la taille des foyers sont les causes de la forte prolificité en Afrique. C’est pourquoi les méthodes contraceptives doivent aussi être mieux promues pour un meilleur contrôle des naissances. Car, si l’Africain n’a pas assez de moyens de se suffire et le peu qu’il a doit être distribué entre un grand nombre d’individus, l’output ne peut être que l’amplification de la misère. Mais réduire la masse des bouches à nourrir avec le peu existant pourrait déjà donner plus de moyens à ceux qui en bénéficieraient. En outre, chaque enfant né sans suivi conséquent est un problème créé à gérer dans 25 ans, une bombe à retardement.

7- Selon vous ou devrait vivre l’intellectuel Africain, en Afrique ou en dehors de l’Afrique?

C’est souhaitable que chacun puisse vivre, s’épanouir librement dans son milieu natal et contribuer à son développement. Malheureusement, les contraintes politiques, sociologiques et économiques ne permettent pas toujours cette liberté de vie. Par exemple, certains Africains ont été si blessés qu’ils ne pensent même pas revenir en arrière. Et ceux d’entre eux qui sont restés au pays cherchent des tuyaux pour s’envoler vers l’extérieur. Quant aux Africains qui sont à l’étranger, ni ceux qui ont réussi, ni ceux qui ont échoué ne veulent non plus rentrer chez eux pour gouter à nouveau à la « misère » ou pour se faire honnir et humilier par les critiques et les blocages. Et ceux qui ont été rapatriés de force veulent encore repartir à l’étranger tout comme si le paradis c’est l’occident !

Ainsi, bien que les mouvements « forcés » des intellectuels africains nuisent à l’Afrique, le fonds du problème de ce continent ne se trouve pas tellement dans la localisation géographique de ses cerveaux. C’est pourquoi je crois qu’où qu’il soit, l’intellectuel africain peut toujours être utile à sa terre natale à travers des collaborations positives de tous genres.

8- Quelles peuvent être les conceptions de l’éducation-socio-politico-culturelle de l’Afrique selon vous pour que ses paramètres soient à mesure d´être efficaces, de rendre réellement services aux sociétés africaines gangrenées et affaiblies par le sous-développement?

Le problème de l’éducation est mondial certes, mais le cas de l’Afrique mérite d’être pris très au sérieux car, les dérives et les carences sont notoires. Ainsi, en fonction de leur objectif de développement et réalités intrinsèques, les pays africains doivent redéfinir le type de cadres et de leaders dont ils ont besoin. Il peut s’agir d’une conférence à l’échelle nationale, pas nécessairement souveraine pendant laquelle les cadres locaux et ceux de la diaspora vont travailler ensemble pour redéfinir les priorités des systèmes éducatifs. Le contexte international de l’éducation doit être pris en compte lors de ces assises. Il ne s’agirait pas d’un travail où les mouvements syndicaux, la société civile, les parties politiques et le gouvernement vont s’affronter sur des intérêts partisans; mais plutôt d’une importante tâche de sacrifice pour un meilleur avenir de la postérité. Il suffirait d’une bonne volonté pour pondre le programme d’aménagement et de réorientation des systèmes éducatifs en Afrique. Des organes de contrôle, des mesures d’accompagnement et des lois doivent être prises ou installés pour suivre et pour ajuster au fur et à mesure le déroulement des programmes de façon à éviter leur remise en cause par les mouvements syndicalistes ou les régimes politiques, etc.

9- Comment établir une conception et une gestion du pouvoir en Afrique qui soit à la hauteur des défis auxquels les africains sont confrontés, quelle théorie du pouvoir l’Afrique devrait-elle adopter ? Quelles exigences du pouvoir l´Afrique doit-elle exiger de ses représentants ? Historique, technologique, déontologique, politique, économique, scientifique, culturel ?

Par-dessus tout, il s’avère très important de redéfinir la fonction de l’état et de l’individu en Afrique car, l’avenir des pays africains ne peut plus être laissé entre les mains des politiciens seuls. Les systèmes politiques africains comportent dans leur ensemble des imperfections dont il serait injuste d’attribuer la responsabilité exclusive à telle ou telle formation politique.

Chaque Africain doit désormais éviter de faire porter le chapeau des dérives à son prochain ou une formation politique concurrente, mais rechercher plutôt à son propre niveau tout ce qui est répréhensible et de nature à perturber le processus de développement, afin de redonner espoir définitivement.

10-S’il fallait commencer demain la réalisation ou la mise en œuvre des solutions que vous préconisez dans votre livre, par quelle solution faut-il commencer? Quelle est l’urgence en Afrique maintenant selon-vous ?

La complexité des maux du continent noir invite à des actions systémiques et bien planifiées plus qu’à la précipitation et à la résolution coup par coup. Les Africains doivent être éduqués sur les vrais fondements de leur misère, cesser d’accuser les Blancs et changer de mentalité car ils ont déjà toutes les ressources qu’il lui faut pour se développer.

11- Comme vous le savez, nous devons, en Afrique comme partout dans le monde, veiller sur nos intérêts. L’Afrique est en ce moment fort courtisée par les chinois. Croyez-vous que cela représente une chance réelle pour ce continent ou serons-nous de nouveau trompés et abusés comme avec les occidentaux pendant 600 ans ?

C’est possible que l’actuelle expérience de l’Afrique avec la Chine débouche sur de nouveaux horizons. Mais l’Afrique doit être prudente car, autant les Africains cherchent à se développer, autant les Blancs aussi veulent prospérer. Et comme le cœur de l’homme est souvent tordu et incompréhensible, il est difficile qu’il soit satisfait au point d’agir en toute libéralité sans arrière-pensée !

Du moment où les blancs n’ont pas un grand intérêt à libérer l’Afrique, le gros lot du travail revient aux Africains eux-mêmes. Et pour cela, l’Africain qui continue à penser que c’est les blancs qui apporteraient la solution de sa misère, comme un gâteau dans un plat de dîner ou un comprimé qu’on donne à un malade, est comme cette souris qui va se présenter à un chat, dont elle aurait appris la repentance, pour louer Dieu.

Ainsi, si les Africains peuvent changer de mentalités, mieux prendre conscience, mieux s’entendre, mieux s’écouter les uns les autres, et savoir qu’ils sont les mêmes, ils ont déjà tout ce qu’il faut pour se développer dans cette jungle où les plus forts cherchent à tout prix à déchirer ou à éliminer les faibles ! Au-delà de tout, j’ai espoir car Dieu n’a pas prédestiné l’Afrique à la misère !

Reference du livre: 

Holou R. A. Y., 2015. Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce? Les vraies causes et solutions de la misère africaine. Editions Universitaires Européennes. 156p. Allemagne. ISBN-13: 978-3-8416-6412-9 ; ISBN-10: 3841664121.

 

 

L’agronome plante ses idées pour l’Afrique: Revue du Livre “Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce ? Les vraies causes et solutions de la misère africaine”, écrit par Roland Holou. Revue écrite par Godefroy Macaire CHABI, Journaliste à l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin

MERCREDI 29 OCTOBRE 2008

Revue faite par Mr. Godefroy Macaire CHABI, Journaliste à l’ORTB, Benin

L’agronome plante ses idées pour l’Afrique

Ce livre est bon. Et pour cette raison, les avis vont certainement diverger là-dessus. Le livre de Roland Holou est révolutionnaire et assez bien inspiré. Il ne répond pas forcément avec plénitude à la question qu’il pose, mais rare sont les ouvrages qui ratissent si large dans les idées. Le style n’est pas très châtié, seule la profondeur compte dans un ouvrage du genre. Mais avec ce qu’on y lit, il est très facile de voir en ce bouquin une petite révolution et une teinte de témérité. Car chaque page vogue entre tabous et interdiction dans un contexte où dire certaines vérités relève d’un véritable travail d’Hercule.
En réalité, « Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce ? » dit tout haut ce que les autres pensent tout bas et apparaît ainsi comme un empêcheur de tourner en rond. Car selon Roland Holou, l’Afrique a trop perdu du temps et court le risque d’en perdre davantage si l’inconscience et la complaisance prédominent et restent les seuls étalons du développement.

Les maux cités sont pluriels et ne sont peut être pas exhaustifs même si à première vue, nous avons l’impression que le livre aborde tout.

Les réalités soulignées sont effectivement celles qui serrent le cou au continent et expliquent que malgré la colonisation et le néocolonialisme tout va si mal.

Puisque l’auteur privilégie la question dans son livre, allons-y et fouettons avec lui le passionnant sujet de l’éducation. Ce d’autant plus que l’initiative du livre jaillit d’une expérience personnelle d’étudiant de l’auteur. Ainsi, le coup de gueule est à résumer en ces termes : il ne faut point privilégier la politique du nombre et des statistiques dans le domaine de l’éducation, mais plutôt être attentif à la qualité des hommes formés. En cela, Roland Holou voit dans la démarche éducative empruntée jusqu’à présent, une espèce d’effet de mode qui consiste à exhiber à la face du monde des pourcentages évolutifs des apprenants au fil des années.

Erreur, car ainsi on a fabriqué, constate Roland Holou des adeptes d’un psittacisme exagéré qui n’apportent rien comme solution aux différentes équations qui se posent.

Ce que veut le livre est d’amener chacun à réfléchir par lui-même pour apporter les vraies réponses ou les approches de taille aux situations qui touchent le continent.

Roland Holou et son livre essaient indirectement de montrer que les Objectifs du Millénaire pour le développement sont irrémédiablement sur une corde raide en Afrique tant que le changement des visions des africains restera un vain projet.

Puis, « Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce ? » sort de ses trippes une autre réponse, celle là pas souvent évoquée clairement jusqu’alors : la sorcellerie. Même pas avec René Dumont, Foirry, Smith et les autres qui ont répertorié avant lui la litanie des maux sur l’Afrique.

Avouons qu’il n’a y point une explication scientifique de cet argument, mais par empirisme des milliers d’africains sont unanimes pour reconnaître que l’arriération continue du continent trouve ses racines ici. Et Roland Holou a voulu servir de porte-parole de ces personnes qui se demandent pourquoi il est facile de tuer à l’aide d’un pouvoir plutôt que de s’en servir comme baguette magique pour régler le problème de la faim et du chômage ?

Une chose est sûre, il y a beaucoup de lieux communs et du déjà vu dans ce livre. Ainsi à première vue, on peut facilement penser qu’on est loin des propositions et des solutions auxquelles on peut s’attendre. Il n’y a pourtant pas une aridité dans cette réflexion. Voilà pourquoi, il faut avoir de la patience à la lecture de ce livre. Roland a le mérite d’introduire le débat autour des grands chantiers qui sauveront l’Afrique, mais abondamment mis en retrait actuellement. Par exemple la réforme et l’appui à la recherche scientifique, en évitant d’y voir un domaine réservé aux sociétés riches.

Et comme il le souligne avec emphase dans nombre de paragraphes du livre, les intellectuels ont une lourde responsabilité dans la situation actuelle de l’Afrique. Réciproquement, ils doivent s’apprêter aussi à dégager des pistes plausibles et concrètes pour la sortir de l’auberge.

Si l’Afrique veut aller loin, elle peut franchement avoir besoin de cet ouvrage.

Godefroy Macaire CHABI

 

Mot sur l’auteur, Roland Ahouélété Yaovi HOLOU 

Ingénieur agronome, spécialiste en Aménagement et Gestion de l’environnement, Roland Ahouélété Holou est aujourd’hui âgé de 33 ans. Ce jeune homme poursuit actuellement ses études doctorales aux Etats Unis où il vit comme Résident permanent. C’est au Bénin qu’il a fait le clair de ses études jusqu’au diplôme d’ingénieur Agronome qu’il obtint en 2002 avec la Mention Très Bien. Sa formation et ses contacts avec le terrain lui ont suggéré l’idée de ce livre et justifient l’ancrage de sa réflexion sur les problèmes de développement. Il est l’auteur de plusieurs travaux publications scientifiques. Avant « Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce ? », il a publié « Le bûching et le développement de l’Afrique ». Membre de plusieurs organisations professionnelles à l’image de la société écologique des Etats Unis d’Amérique et le Réseau des Amis de l’Agriculture Ecologique en Afrique, il a la conviction que le sort de l’Afrique est au prix d’une Révolution des intellectuels.

Bénin: Un livre qui donne un train de réponses aux souffrances de l’Afrique. Revue du livre « Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce ? » de l’auteur Béninois, Roland Holou. Révue faite par Théodore Kouadio (Journaliste, Cote d’Ivoire), Paru dans Fraternité Matin

En lisant le livre « Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce ? » de l’auteur Béninois, Roland Holou de Trafford Publishing (Canada) on s’aperçoit bien qu’il y a là dedans trente raisons pour lesquelles l’Afrique s’enfonce dans des jérémiades continues et ininterrompues. Et notre auteur a su les citer et les développer avec simplicité et maîtrise.

C’est surtout ce qui fait le charme de ce livre, qui s’est privé exprès de protocoles langagiers afin de rendre accessible le propos à tout le monde. Principalement à tous les africains, puisqu’ils sont les premiers concernés.

Education, mépris face au bien public, haine, méchanceté, forte natalité, sorcellerie, fuite des cerveaux, blocage de réflexion. Décidément pour Roland Holou, le tableau n’est pas exhaustif.

Voilà pourquoi son livre est à lire absolument pour permettre un enchaînement de propositions de la part du lecteur. En ceci, le livre est une invite à la réflexion. Un ouvrage direct débarrassé de la langue de bois avec des contours tout à fait originaux.

Ce livre est intéressant parce qu’il procède de l’expérience et du vécu de son auteur.

L’ingénieur qu’il est et forcément préoccupé par les questions de développement a de lumineuses raisons de se faire une place dans l’ensemble des réflexions autour du devenir de l’Afrique. René Dumont n’avait il pas mis à profit son expérience professionnelle d’agents de terrain pour parvenir à la conclusion que l’Afrique noire était mal partie ?

Il y a deux choses dans ce livre qui en viennent à se croiser. L’originalité et le libertinage du ton de l’auteur qui l’amènent à aborder sans gêne la question de la sorcellerie comme un facteur de blocage du continent africain. Et c’est à ce niveau que beaucoup d’auteurs ont manqué de courage.

Les diagnostics posés jusque là se sont beaucoup recoupés sur des trivialités et des sujets passe-partout. Aujourd’hui, Roland Holou saute le pas et fait intervenir des éléments de taille. D’où le côté spirituel abondamment mouliné dans son essai. Et le mot est lâché.

Ce livre est un essai.Il ouvre les chantiers déterminants et majeurs autour desquels tout devrait désormais s’organiser. Mais pour que l’Afrique se réorganise mieux, il lui faut vaincre la crise intellectuelle qui piège son inspiration selon l’auteur.

Toute chose qui passe par la réforme de l’éducation, qui doit véritablement former plutôt que de « fermer » les apprenants dans une espèce de dépendance d’idées.

Pour ce jeune chercheur de 33 ans, on peut dire que ça se passe vraiment bien, après son livre « Le bûching et le développement de l’Afrique ».

 

Revue par Mr. Théodore Kouadio (Journaliste, Cote d’Ivoire)

Paru dans Fraternité Matin, 16 Octobre 2008

Source: http://www.fratmat.info

 

 

Un nouveau coup de semonces pour les africains”: Revue faite par Camus Donkpègan (Journaliste, Bénin) du livre « Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce ? » de l’auteur Béninois, Roland Holou. Paru dans l’Aube nouvelle (Quotidien béninois d’analyse et d’informations)

Revue faite par Camus Donkpègan (Journaliste, Bénin) du livre « Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce ? » de l’auteur Béninois, Roland Holou.

Paru dans l’Aube nouvelle (Quotidien béninois d’analyse et d’informations, 2008)

Beaucoup de livres se sont déjà posé la question sur le devenir de l’Afrique. Avec les précédents, le ton une fois encore donne à réfléchir et décrit ce que le continent noir est et ce qu’il fait. Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce ? L’interrogation du livre est interpellatrice. Même si l’auteur veut poser ses pas dans ceux de ses dignes prédécesseurs, Henri Dumont, le planteur des idées sur l’Afrique, Axelle Kabou, Paul Hazoumè, Smith, Foirry, Giri, Delville et les autres. Mais Roland Holou ici veut quand même garder sa part d’originalité en évoluant sur des sentiers très peu battus. Il y a dans ce livre une part de sorcellerie. Avouer qu’arriver à en montrer les stigmates sur le développement de l’Afrique résulte d’une vraie observation et de toute une envie de voir le continent expurger une bonne chape de plomb. La sorcellerie et autres pratiques occultes font plus du tort que du bien aux noirs. L’esprit et la lettre de ce livre vont bien dans ce sens. Pour une première fois avec l’évolution du sous-développement et le caractère structurel des maux qui assaillent les pays, « Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce ? » résonne comme un gong qui titille les réactions et dessille les yeux sur des réalités hypocritement consommées jusque là. Entre ses escales avec le train de la Françafrique (danger par endroits), l’irresponsabilité légendaire des dirigeants face à la tentation du denier public, l’éducation déterritorialisée qui reste en retrait par rapport aux besoins réels, la dimension spirituelle du développement est particulièrement appelée.  Cela peut permettre d’exorciser des maux comme la méchanceté.

D’ailleurs, une question surgit au cœur de la réflexion de Roland : « Cette méchanceté est complexe si bien qu’entre le sorcier qui piège son enfant pour son propre plaisir de carnivore et le politicien qui détourne des fonds publics destinés à améliorer les conditions de vie, la confusion est totale »

L’Afrique pleure et s’enfonce selon l’auteur parce qu’elle n’arrive pas à se départir de 30 mauvais comportements qui vont des pesanteurs internes aux exigences internationales actuelles caractérisées par un « moi » assez fort et prononcé des grandes puissances.  Mais ce qui fâche la plume acide de l’auteur, c’est l’indifférence notoire des africains eux-mêmes et l’hypocrisie affichée avec la persistance du malheur.

Une proposition est récurrente, c’est la révolution intellectuelle et le renforcement de l’éducation en Afrique. Et à partir de ce moment apparaît un autre constat original, « le bûching » ou le « par cœur » auquel le système d’apprentissage habitue les apprenants. Les résultats sont presque écœurants : diplômes muets, intellectuels peu productifs, caisse de résonnances des théories extérieures inadaptées.

 

Indépendamment des trivialités qu’il comporte et des lieux-communs qu’il ressasse sur l’inconscience professionnelle des africains, leur caractère tire-au-flanc face à leurs devoirs, il y a lieu de ne plus trop s’interroger après l’avoir lu. Car la réponse est là et surgit d’ailleurs avec facilité.  Même avec une grande dose d’égo et d’orgueil, voyons bien que les lignes de Roland sont une pierre philosophale. A chaque composante de s’en saisir pour régler le problème à son niveau

Révue du livre «Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce?» Un livre de Roland A.Y HOLOU. Revue Publiée dans le Magazine le Nouvel Afrique par Jérôme Bigirimana (Journaliste, Belgique).

Revue publiée dans le Magazine le Nouvel Afrique, 7 Août 2008 par Jérôme Bigirimana (Journaliste, Belgique)

«Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce?» Un livre de Roland A.Y HOLOU

Malgré des modèles et théories de développement déjà appliquées, l’Afrique reste à la traîne du développement après plusieurs décennies d’indépendance. Dans son livre «Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce?», Roland s’interroge sur les vraies causes et solutions du retard africain dans le développement économique et social. Un livre peut-être comme les autres mais qui ne manque pas d’originalité. La dimension spirituelle du développement longtemps négligée, trouve chez Roland une place de choix.

Etes-vous préoccupés par le développement de l’Afrique ? Ce livre pourra vous servir d’outil d’information et de réfl exion. «Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce ?», un ouvrage qui creuse à fond les véritables racines du mal africain. L’auteur inventorie une trentaine de jougs qui pèsent sur l’Afrique, un continent qui «pleure et s’enfonce» encore pendant que d’autres continuent bien leur route du développement. Cet éventail de causes sont la plupart sont inhérentes aux attitudes et comportements des Africains eux-mêmes. Roland ne cherche donc pas loin de chez lui et retourne la balle à ses confrères, auxquels ils donnent d’ailleurs des semonces. Rien d’étonnant ! Roland, comme ses prédécesseurs tels Henri Dumont, Paul Hazoumé, Foirry, met en cause le système éducatif, le problème de créativité, le négativisme, la corruption, la mauvaise gestion des ressources naturelles et humaines, l’instabilité politique, un syndicalisme mal géré, l’ignorance, la mentalité africaine, la fuite des cerveaux, la mauvaise gestion du temps, la recherche scientifi que et autres. De mauvaises habitudes découragent en outre de nouvelles initiatives locales. La jalousie et la méchanceté vis-à-vis de l’autre sont ancrées dans les coeurs des gens en Afrique. Certains ont peur de réfl échir ou ne veulent pas réfl échir. D’autres ont peur d’agir ou ne veulent pas agir. D’autres encore, ont la connaissance mais ne veulent ou ne peuvent pas appliquer leur savoir. Plusieurs intellectuels sont «bloqués» à ce point. Pourquoi? Quand on sent que quelqu’un veut devenir quelque chose de grand, il devient la cible de ses ennemis et/ou de ses voisins, mais dans l’hypocrisie totale. On l’élimine ou on le rejette. Aujourd’hui, en Afrique, les cerveaux pensants ont même peur d’y rester. Très dommage !

Mais, l’auteur va plus encore loin en explorant aussi un autre noeud du problème souvent oublié ou minimisé dans les débats classiques sur le développement de l’Afrique. La dimension spirituelle du développement est particulièrement épinglée dans ce livre. Selon Roland, l’intellectuel africain est sous infl uence de beaucoup de facteurs spirituels qui entravent le résultat de ces efforts vers le développement. Un aspect donc à ne pas escamoter ! Son troisième livre à paraître bientôt consacrera par ailleurs le gros des chapitres sur cet aspect. Mais alors, que faire ? Que propose Roland comme perspectives ? «Pourquoi l’Afrique pleure et s’enfonce ?» propose des réformes pertinentes et pratiques en vue de lancer l’Afrique vers le développement. Plein d’idées innovantes, ce livre vous amène à une meilleure maîtrise des aspects surtout socio-culturels du développement de l’Afrique. Ce qui devrait pousser les dirigeants africains à une redéfi nition de politiques et stratégies de développement. Godefroy Macaire Chabi, journaliste béninois, affi rme que «même avec une grande dose d’égo et d’orgueil, voyons bien que les lignes de Roland sont une pierre philosophale» et qu’il y a lieu de ne plus trop s’interroger après l’avoir lu.

Qui est Roland Holou?

Roland Ahouélété Yaovi HOLOU est ingénieur agronome, spécialiste en Aménagement et Gestion des ressources naturelles (Génie Rural, Eaux et Forêts, Pêche et Faune). Il a travaillé en tant que consultant et chercheur à l’université d’Abomey- Calavi au Bénin avant d’immigrer aux Etats-Unis d’Amérique où il y vit en tant que résident permanent. Roland A.Y HOLOU est auteur de plusieurs travaux et publications scientifi ques. Dans la presse écrite, il a écrit beaucoup d’articles parus dans les journaux et magazines. Il est l’auteur du livre «Le bûching et le développement de l’Afrique» et un autre à paraitre «la sorcellerie et le développement de l’Afrique». Actuellement, il poursuit ses études post-universitaires aux USA où il a été récemment sélectionné parmi les meilleurs étudiants dans de grandes universités américaines.

 

Source: http://www.lenouvelafrique.net/article.php?id_article=130